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Syrie: L’envers du mouroir – Syrië: De keerzijde van de medaille (FR-NL)


Bahar Kimyongür.

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De Nederlandse samenvatting en vertaling kan u lezen onder het originele artikel in het Frans
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Article de Bahar Kimyongür
Auteur de ‘Syriana, la conquête continue‘ (Ed. Couleur Livres & Investig’action, 2011).

GROUPE MEDIA-SYRIE – 1 mars 2012 – Dictature contre démocratie est le credo simpliste censé résumer la réalité géopolitique syrienne. Si le régime de Damas est incontestablement responsable d’atrocités, il est aussi titulaire d’un CV politico-idéologique qui n’est pas du goût de certaines puissances notamment régionales. A la fois laïc, nationaliste, panarabe, pro-palestinien, allié de l’Iran, du Hezbollah, des BRICS (1) et de l’ALBA, l’Etat syrien réunit tous les ingrédients pour s’attirer simultanément les foudres de Washington, des pétromonarchies du Golfe, d’Israël et des groupes salafistes. Mais aussi pour nourrir fantasmes et clichés. En voici quelques-unes:

1. Laïcité et religion d’Etat. On dit du pouvoir syrien qu’il est aux mains d’une « clique alaouite » (2). Or, la Syrie est un Etat laïc depuis 1973. Discrets, les alaouites sont absents du champ religieux. S’il y a une religion institutionnelle en Syrie, c’est l’Islam sunnite. Écoles coraniques et mosquées sont en effet gérées par le ministère des fondations religieuses (waqfs). Certes, la transmission dynastique du pouvoir et le népotisme caractérisent le régime. Cette situation inacceptable existe cependant dans toute la région, que l’on soit en république, en monarchie ou en théocratie : les Saoud d’Arabie saoudite, les Al Thani du Qatar, les Hariri au Liban… S’agissant des Assad, l’indignation sélective est de mise. Or, les Assad dirigent le pays avec d’autres baassistes issus d’autres communautés. Le gouvernement d’Adel Safar compte 19 ministres d’origine sunnite sur 31. Certains ministres sont chrétiens, kurdes, chiites ou druzes.

2. Le salafisme syrien, un danger réel. Depuis les Omeyyades, la Syrie est le berceau de l’Islam flamboyant et universaliste mais il est également celui du djihad contre les hérésies. Les thèses de l’inquisiteur sunnite syrien du XIVe siècle Ibn Taymiyya sont encore en vogue dans le pays. Parmi ses fervents disciples, il y a le cheikh Al-Arour, un « télécoraniste » syrien de la chaîne saoudienne Wissal TV qui menace de « hacher les alaouites et de donner leur chair aux chiens. » A Baba Amr, quartier rebelle de Homs, « Pacifiques jusqu’à l’extermination des alaouites » était un slogan omniprésent avant l’assaut meurtrier lancé par l’armée gouvernementale. Le consultant religieux d’Al Jazeera Al Qardawi appelle à verser le sang des « infidèles » qui règnent à Damas. Quant au principal juriste saoudien Al-Luhaydan, il prône l’extermination d’un tiers de Syriens pour sauver les deux tiers. (3) Les sunnites qui « trahissent » ces prêches sont logés à la même enseigne. Saria, fils du grand mufti de Syrie, a été tué parce que son père refusait d’adhérer à ces discours haineux. N’est-il pas étonnant que nos médias ignorent ces appels au meurtre vus et entendus par des millions de téléspectateurs arabes ?

3. Bons terroristes. En Occident, l’Armée syrienne libre (ALS) a la cote. Ce groupe mobilise pourtant des djihadistes financés entre autres par le sultan saoudien Bandar Ben Sultan, promoteur du terrorisme international et grand ami de Bush. Encadrée par des Libyens naguère actifs au sein d’Al Qaida, l’ALS reçoit l’appui logistique du renseignement français. (4) Ses brigades portent des noms de conquérants musulmans comme Khalid Ibn Al Walid, Mu’awiya ou Abu Bakr. Le 21 décembre 2011, la Brigade Farouk, cette filiale de l’ALS à Homs qui enleva cinq ingénieurs iraniens s’était d’abord autoproclamée « Mouvement contre l’expansion chiite ». (5) C’est l’ALS qui aurait pilonné le quartier où périrent huit Syriens ainsi que le journaliste français Gilles Jacquier. (6) Le confessionnalisme déclaré de l’ALS en dit long sur ce qu’elle réserve aux minorités en cas de prise de pouvoir. Le soutien de la DGSE à ce groupe terroriste est tout aussi éloquent.

4. Mauvaises victimes. Curieusement, les victimes civiles pro-régime n’apparaissent jamais sur les écrans radars de nos médias. Personne n’a évoqué l’assassinat de Mohamed Qabbani (17 ans), un hacker de « l’armée électronique syrienne ». Son groupe avait pourtant piraté plusieurs sites dont la page facebook du « Soir » la veille de son assassinat, une raison évidente pour parler de lui. Personne ne s’est indigné de la mort du journaliste Chukri Abou Al-Bourghol du quotidien pro-régime At-Thawra. Qu’elles soient pro ou anti-Bachar, terroristes ou pacifistes, les « victimes civiles » sont mises d’office sur le compte du gouvernement. Dès lors, comment ne pas s’interroger sur la fiabilité du bilan de 6.000 morts avancé par l’ONU ?

Puissent la dégénérescence du drame syrien et le martyre de Homs en particulier, nous inciter à redoubler de prudence face aux obus de la propagande de guerre. Avant que Damas ne suive Tripoli et Bagdad dans la liste des capitales arabes bombardées, conquises et humiliées par nos justiciers autoproclamés.

Bahar Kimyongür.

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(1) Le bloc des BRICS s’est toutefois fissuré le 16 février dernier lors de l’AG de l’ONU condamnant la répression en Syrie.

(2) Bernard-Henry Lévy, « La règle du jeu », 16 novembre 2011.

(3) Asia Times Online, 15 juillet 2011.

(4) Le Canard enchaîné , 23 novembre 2011.

(5) Communiqué envoyé au bureau de l’AFP à Nicosie, 3 janvier 2012.

(6) Le Figaro , 20 janvier 2012.

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De uitvaartplechtigheid van de vermoorde journalist Chukri Abou Al-Bourghol, die schreef voor de pro-regime krant At-Thawra. (Foto: SANA)

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Syrië: De keerzijde van de medaille

Dictatuur tegen democratie: dat is het simplistische credo dat tegenwoordig in vele media te horen en te zien is als het over de situatie in Syrië gaat. Het regime van Assad is zeker niet vrij van alle zonden en er zijn zeker hervormingen nodig. Maar wat we nu zien, tart toch wel elke verbeelding: het Syrische regime wordt gedemoniseerd, terwijl de ‘oppositie’ opgehemeld wordt als de ‘ware’ helden en democraten. De waarheid is wel even anders. Maar wat is er nu hier werkelijk gaande? Waarom die ‘bewuste desinformatie’.

Syrië en zijn onafhankelijke politiek op vele vlakken (economisch, sociaal, religieus…) liggen zeker niet goed in de markt bij de Verenigde Staten, de ‘petro-monarchieën’ van het Arabisch schiereiland, radicale salafisten en anderen. Om van Israël en Turkije nog maar te zwijgen.

Radicale islamisten zeggen dat Syrië een lekenstaat is gedomineerd door een ‘Alawitische kliek’. Inderdaad Syrië is een lekenstaat sedert 1973, wellicht de enige van heel het Midden-Oosten. Maar de dominante godsdienst is er de soennitische islam. Van de 31 ministers zijn er 19 soennieten. Ook de christenen, druzen en Koerden hebben hun ministers. En uiteraard ook de alawieten. De macht is wel geconcentreerd rond één partij: ‘de Baassisten’. Maar met het recente referendum is er ook hier hoop op verandering.

Het gevaar van het moslim-fundamentalisme wordt hier in het Westen zwaar onderschat. Deze zogenaamde salafisten proberen al een hele poos Syrië te destabiliseren, hierbij uitdrukkelijk gesteund door de ‘theocratieën’ Qatar en Saudi-Arabië. Op de Saudische TV-zender Wissal TV roept de ‘telekoranist’, sheik al-Arour, op om – ik citeer – “de Alawieten in stukken te hakken en hun beenderen aan de honden te geven’’. De religieuze ‘raadgever’ van Al Jazeera, Al Quardi, wil dat het bloed vloeit van de ongelovigen die heersen in Damascus. En een belangrijke Saudische ‘jurist’ wil één derde van de Syriërs uitroeien om de overige twee derde te redden. Vergeet niet dat zulke haatuitspraken dagelijks voer zijn voor miljoenen tv-kijkers in de Arabische wereld. Onze Westerse media zijn zich daarvan blijkbaar niet erg bewust.

In het Westen vergeet men trouwens ook dat deze zogenaamde ‘jihadisten’ van het ‘Vrije Syrische Leger’ medegefinancierd worden door internationaal gekende promotoren van het islamfundamentalisme, zoals de Saudische sultan Bandar Ben Sultan. Ook Libische huurlingen, geronseld door al-Qaida, worden meer en meer gesignaleerd in Syrië. Heeft het Westen nu echt niets geleerd uit hun wedervaren met de taliban in Afghanistan? Het valt te vrezen.

Opmerkelijk is dat er in de media ook nooit sprake is van burgerslachtoffers aan de kant van het ‘pro-regime kamp’. Zo was er in het Westen ook niets te horen over de moord op journalist Chukri Abou Al-Bourghol, die schreef voor de pro-regime krant al-Thawra. Noch over de moord op de 17 jarige Mohammed Qabanni, een hacker van het ‘elektronische Syrische leger’ en erg kritisch tegenover de ‘opstandelingen’. Het is hier niet de bedoeling om met deze feiten de politiek van Assad volledig goed te praten. Maar enige nuance in de berichtgeving rond Syrië is zeker op zijn plaats. En daaraan ontbreekt het duidelijk in de meeste van ‘onze’ media. Is dit opzet of onwetendheid? De toekomst zal het uitmaken.

 Artikel van Bahar Kimyongür.

Samengevat en vertaald uit het Frans.

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